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Patrimoine : que reste-t-il du « village » ?

Les habitants de longue date de l’île se plaisent à rappeler cette ambiance de village qu’ils ont connue. Les nouveaux habitants sont également pour partie attirés par la taille humaine de cette ville de proche banlieue parisienne directement connectée à la Seine. Mais, que reste-il du village sur cette île ?

Une ambiance et des relations humaines, probablement (et c’est heureux), mais certainement pas une architecture et un urbanisme cohérents. En effet, outre sa forme très particulière et les stigmates visibles ou moins visibles d’un passé industriel, les choix politiques ont renforcé la segmentation de l’île : les deux quartiers d’habitation (quartier sud/écoquartier et quartier centre/nord) sont séparés par une zone industrielle et de friches. La présence d’une importante surface commerciale conçue pour être fréquentée avant tout par les voitures renforce encore ce phénomène car il ne permet pas d’unifier le quartier sud et l’écoquartier en plein développement. Pour l’écoquartier et le futur village olympique et paralympique, les choix opérés conduisent à la bétonisation/artificialisation et la densification de l’habitat. Cela ne laisse que peu de place à la nature – les projets annoncés semblent aller jusqu’à artificialiser les berges – , et contribue à saturer encore davantage un réseau routier déjà encombré. Cette densification et la spéculation immobilière qui l’accompagne ont pour conséquence, ailleurs sur l’île, une disparition ou un isolement de certains habitats de petite taille qui contribuaient pourtant au charme de la commune (pensons aux peintures impressionnistes et à ces fameuses guinguettes).

Que reste-t-il ?

Il ne reste guère que sur les quais du petit bras de Seine (saule fleuri, moulin, aéroplane) ainsi qu’au niveau de la place de la Libération et ses abords qu’est préservé cet esprit « village ». La présence de cafés, d’arbres et/ou de bancs publics y contribue assurément. L’une des réponses ne serait-elle pas de limiter le nombre de constructions neuves ou, tout du moins, de tenter de limiter leur hauteur et leur densité, de sorte à ce qu’elles soient agréables à vivre, plus esthétique et harmonieuses les unes par rapport aux autres ? Bref… de retrouver un supplément d’âme dans ces constructions afin de tenter d’unifier la trame architecturale de cette île – ce qui est un réel défi ! Pour cela, une attention particulière mérite d’être accordée aux entrées de ville (essentiellement les alentours du boulevard Marcel Paul et de la rue Méchin, mais aussi au niveau de la future passerelle qui desservira l’écoquartier), au devenir des friches et zones industrielles du quai du châtelier mais aussi aux zones situées dans un périmètre de protection au titre des monuments historiques (maison du directeur de l’ancienne usine Coignet face aux entrepôts des anciennes Galeries Lafayette ; église et château du vieux Saint-Ouen à proximité du bd Marcel Paul ; et bien entendu la grande nef du centre sportif de l’île des Vannes).

Le bar de l’entracte est le deuxième plus vieux bâtiment de l’Île, plus vieux que l’église. Il est promis à la destruction par la mairie.

Sauver les derniers bijoux

Il s’agit aussi de chercher à préserver et valoriser les quelques éléments isolés existant, que ce soit la mairie, les ponts historiques, la plus vielle maison de l’Île au 2, rue du bocage, le bar l’entracte (la deuxième plus ancienne maison de l’île, promis à la destruction par la mairie), ou encore l’immeuble du 2 boulevard Marcel Paul. La transformation réussie en bureaux des silos de l’ancienne cimenterie de Poliet et Chausson (au niveau du 15 quai du châtelier) pourrait servir d’exemple à la valorisation d’une partie du patrimoine industriel de l’île. Plus largement, la mise en valeur des différents lieux chargés d’histoire pourra s’accompagner de l’installation de nouveaux panneaux d’information touristique. Si en parallèle, les panneaux de la promenade des impressionnistes venaient à être restaurés et si davantage de moyens étaient mis en œuvre pour végétaliser et fleurir la commune (qui pourrait retrouver ainsi sa 2e fleur au concours des villes et villages fleuris), avec l’impulsion des jeux olympiques et paralympique, cela permettrait de donner un attrait touristique supplémentaire à notre belle commune.

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