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Stade Robert César de l’Île Saint-Denis : catastrophe écologique, inquiétude pour la santé.

Les travaux du Stade Robert César de l’Île Saint-Denis battent leur plein. Artificialisation, éradication de toute verdure, usage de silice… C’est un spectacle désolant et inquiétant qui s’offre au regard des habitant.e.s.


Une surface lunaire, entièrement artificialisée sur presque deux hectares. Disparue l’herbe en plein terre. Entièrement rasés les haies, les arbustes, les mûriers. Ce massacre écologique est incompréhensible alors que la Convention citoyenne pour le climat invite à faire de la lutte contre l’artificialisation des sols un des objectifs majeurs des politiques publiques, avec pour objectif de diviser par deux le rythme de bétonisation dans la prochaine décennie, proposant par exemple d’ « interdire toute artificialisation des terres tant que des réhabilitations ou friches commerciales, artisanales ou industrielles sont possibles dans l’enveloppe urbaine existante ».
Sur les réseaux sociaux, une habitante a interpellé la ville à propos des abattages et défrichages radicaux de la végétation, dont les haies du stade. Ces haies et arbustes ont été rasés à la pire des périodes. En zone rurale, la taille des haies est interdite entre le 1er avril et le 31 juillet, d’après un arrêté du 24 avril 2015 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE), pour une bonne raison : c’est la période de nidification et les haies jouent un grand rôle pour la protection des espèces d’oiseaux et la biodiversité. Pense-t-on que cela ne concerne pas ce stade, niché entre deux bras de Seine, à quelques centaines de mètres d’une zone Natura 2000 ?

Inquiétude pour la santé.

Comme les élues écologistes du groupe Ouvertement avaient mis en garde sur les risques pour la santé d’un terrain synthétique « classique » en raison de l’usage de déchet de pneus, nous nous inquiétons de l’usage de sable de silice pour le projet actuel soi-disant plus « écologique », si l’on se fie à ce qui était indiqué dans la présentation du stade au Conseil municipal de l’Île Saint-Denis du 10 Juin 2020.En effet, au-delà de certains seuils, l’inhalation de la silice sous forme de poussières, nanoparticules, particules fines est reconnue comme très dangereuse pour la santé. La Directive européenne UE2017/2398 a en 2017 classé les poussières de silice comme agent cancérigène et a rendu plus contraignantes les valeurs limites d’exposition (VLE). Ainsi, l’inhalation de particules de silice libre ou de poussière riche en silice cristalline est reconnue comme exposant le système respiratoire et la peau à deux maladies mortelles : la silicose (typiquement chez les mineurs de fond) et la sclérodermie généralisée.Pour cette raison, la première mesure de prévention préconisée par le Ministère du travail est de « remplacer, si possible la silice cristalline par un autre matériau » (1).

Agir pour la planète, l’Île et leurs habitant.e.s

C’est pourquoi les adhérent.e.s et sympathisant.e.s EELV de l’Île Saint-Denis demandent :

– L’interruption des travaux tant que l’absence de dangerosité de l’utilisation de silice n’est pas avérée pour les ouvriers du chantier aujourd’hui et les usagers du stade demain,

– L’engagement de la municipalité à replanter au moins autant d’arbustes, de haies, de mûriers qu’il en existait dans l’ancien aménagement,

– La publication par la municipalité d’un arrêté interdisant la taille des haies et défrichages pendant la nidifciation,

– L’indication par la municipalité de l’espace d’une surface équivalente au stade qu’elle s’engage à dés-artificialiser ailleurs dans la ville dans l’année qui vient.


Nous rappelons que les élues écologistes du groupe Ouvertement dans la précédente mandature se sont systématiquement opposées à ce projet d’artificialisation du stade. Si le stade était devenu difficilement utilisable pour le club de foot de l’Île Saint-Denis, en particulier en hiver et nécessitait de manière urgente une rénovation, des solutions écologiques étaient possibles, comme l’usage complémentaire ou en alternance – en particulier pour les entraînements – d’autres espaces déjà aménagés ou à aménager sobrement, dans le Parc départemental de l’Île Saint-Denis ou à l’Île des Vannes (au sud de l’île) afin de laisser se régénérer la pelouse.
La municipalité a fait le choix de la précipitation éléctoraliste plutôt que de l’urgence climatique et écologique. Les élections passées, il est possible de revenir – en partie – sur ces mauvaises décisions pour la planète et les habitant.e.s de l’Île Saint-Denis.
(1)         https://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/prevention-des-risques-pour-la-sante-au-travail/autres-dangers-et-risques/article/silice-cristalline

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