M. Mohamed Gnabaly, Maire de l’Île Saint-Denis
M. Philippe Monges, le premier vice-président en charge de la Transition écologique, du climat et de la santé environnementale, représentant de l’Île Saint-Denis à Plaine Commune,
Le 9 septembre prochain, le Conseil territorial de Plaine-Commune devra se prononcer sur sa ré-adhésion au Sedif, le Syndicat des eaux d’Île-de-France.
Cette ré-adhésion était prévue pour la fin de l’année mais le nouveau président de Plaine Commune en a décidé autrement.
Selon lui, la création d’une régie publique territoriale serait trop coûteuse et il n’est pas nécessaire d’attendre plus longtemps avant de renouveler cette adhésion.
Pour mémoire, le Sedif est le plus gros organisme de gestion de l’eau potable en France, voire en Europe. Il regroupe 150 communes, dont les 7 communes du territoire de Plaine-Commune, pour la production et la distribution de 240 millions de m3 chaque année. L’autre singularité du Sedif, c’est que depuis sa création en 1923, il confie ce marché en délégation de service public à la seule multinationale Veolia, ex-Générale des eaux.
L’eau est un bien commun. C’est sur cette base que l’ancien conseil de territoire avait fait le choix de ne pas réadhérer au SEDIF . A cette occasion, une étude a été lancée sur les conséquences techniques et financières d’un passage en régie publique. Les conclusions de cette étude rendue dernièrement ne sont pas probantes et devraient être discutées par les nouveaux.elles élu.e.s qui ne sont pas forcément au fait de ce dossier et bien sûr par les habitant.e.s qui supporteront dans les années à venir, bien au-delà de la durée des mandats électifs, toutes les conséquences d’un maintien.
Sans même revenir sur l’opacité du fonctionnement du Sédif ou sur les dérives financière de Véolia, dans tous les cas, les villes qui ont créé une régie publique de l’eau, ont permis aux factures des usagers de baisser. Il n’existe pas de cas dans lequel un passage en régie publique s’est soldé par une augmentation du prix de l’eau.
En mars dernier, le collectif pour une eau publique à Plaine-Commune a interpellé les candidat.e.s aux élections municipales sur les réponses qu’ils et elles apporteraient à ce dossier. Le collectif a rappelé aux candidat.e.s que « L’eau est un droit humain, elle ne se mérite pas » et leur a demandé de s’engager à soutenir le passage en régie publique après les élections. Mohamed Gnabaly, alors candidat, s’était engagé, au nom de sa liste, à défendre la mise en place d’une régie. Proposition (no 120) reprise également dans le programme distribué par L’Île Vivante aux ilos-dyonisien.ne.s.
La question se pose maintenant de savoir quelles seront les positions et votes du désormais maire de l’Ile Saint-Denis, Mohamed Ganbaly, et du représentant de l’Ile Saint-Denis à Plaine-Commune, Philippe Monges, également premier vice-président en charge de la Transition écologique, du climat et de la santé environnementale, lors du Conseil de territoire du 8 septembre. Nous attendons de Philippe Monges qu’il respecte les engagements pris par sa liste durant la campagne et qu’il vote contre cette ré-adhésion. Pas une abstention, pas une absence du Conseil au moment du vote, un vote contre !
Parce que, comme l’a fait le Collectif eau publique à Plaine-Commune dans son courrier (1) aux conseiller.e.s municipaux et territoriaux, nous rappelons que « cette décision est très lourde de conséquences et engage l’avenir du service de l’eau pour tous les habitant.e.s du territoire bien au delà de la durée de votre mandat. L’attachement aux principes de la démocratie implique que la population soit informée des enjeux, associée à un débat public, consultée. » Comme cela a été organisé par le Conseil de territoire d’Est Ensemble, c’est par les habitant.e.s par référendum que doit être tranchée cette question importante et non par un vote précipité, en catimini.
(1) https://www.facebook.com/eaupubliqueplainecommune/posts/3348815545213465