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Vidéo-surveillance à l’Île-Saint-Denis : problèmes de méthode, de priorité, de fond !

Le 8 février, sur sa page Facebook, le maire de l’Île-Saint-Denis annonçait que le bureau municipal allait « consulter » les habitant.e.s de l’Île-Saint-Denis sur le déploiement de la vidéo-surveillance dans la ville. Pour EELV L’Île-Saint-Denis, il y a un problème de méthode, une problème de priorité et un problème de fond.

Problème de méthode : comment penser « consulter » les habitant.e.s alors que les réunions publiques sont rendues impossible ? Faire une « consultation » via des réunions vidéo exclut une grande partie de la population qui n’est pas familière avec ces outils et qui n’a parfois pas l’équipement pour le faire. Cette limite est vite apparue lors du premier confinement avec, par exemple, l’enseignement à distance. D’ailleurs, la municipalité le sait puisqu’elle a fait le choix de ne pas organiser des Conseils de quartier en vidéo et les a purement et simplement suspendus. Par ailleurs, « consulter », ce n’est pas « concerter » et encore moins construire ensemble des solutions. Seule cette dernière approche prend en compte réellement le point de vue des habitant.e.s en partant de leur constat sur ce qui fait problème. Partir d’une prétendue solution, c’est comme commencer la construction d’une maison par la cheminée…

Problème de priorité : pourquoi commencer le nouveau mandat par ce sujet qui divise notre île et développe la suspicion des un.e.s envers les autres ? Pour EELV L’Île-Saint-Denis, il y a d’autres priorités dans la démocratie locale. La ville a lancé un plan de stationnement aujourd’hui complètement en panne. La mairie avait reconnu lors de sa mise en place qu’il était effectivement aberrant de faire le plan de stationnement avant le plan de circulation : comment savoir où on se gare, si on se gare ou pas dans une rue, d’un côté ou des deux si on ne sait pas par où on circule ? Il était promis que ce serait le prochain dossier mis au débat public. Un plan de circulation est un outil important pour limiter la circulation, en particulier des voitures qui ne font que passer. Un outil pour la tranquillité, la sécurité et la santé des habitant.e.s : aujourd’hui, la pollution cause plus de décès en Île-de-France que les homicides. C’est aussi une manière de contribuer efficacement à la lutte contre la crise climatique. Pour EELV L’Île-Saint-Denis, c’est davantage une priorité.

Problème de fond : Pour EELV L’Île-Saint-Denis, la vidéo-surveillance est inefficace et même contre-productive pour lutter contre l’insécurité. On n’a jamais vu une caméra s’interposer entre un délinquant et sa victime. Alors que tout le monde s’accorde sur le manque de moyens de la police de proximité, on dilapide l’argent publique en installations, entretien, remplacement de caméras régulièrement détériorées. Ces technologies alimentent la captation des données personnelles par des entreprises privées. Les libertés publiques sont menacées. D’ailleurs, le feuilleton de ces derniers mois sur le non-respect des prescriptions légales quant à l’installation d’une seule caméra sur l’Île, relevé par une lanceuse d’alerte de l’Île, ne peut que mal augurer de la suite.
Cette obsession sécuritaire de « Voisins vigilants » à la vidéo-surveillance nous confirme que cette municipalité n’est ni de gauche, ni écologiste comme elle l’affiche indûment.

EELV L’Île-Saint-Denis invite les personnes et les collectifs qui s’opposent à la vidéo-surveillance à ce que nous travaillons ensemble pour y faire obstacle.

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