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Unibéton : A l’Île Saint-Denis aussi, le gâchis des bâtiments vides quand tant de personnes sont à la rue.

EELV L’Île-Saint-Denis exprime sa colère devant le grand gâchis de l’expulsion par la Préfecture de Police mercredi 26 avril des habitant.e.s du bâtiment Unibéton, quai du Chatelier. Si aucune violence n’a été à déplorer, c’est grâce à la présence des nombreux militant.e.s, notamment de l’Île-Saint-Denis, et de Muriel Casalaspro, conseillère régionale EELV et seule élue présente  – les élu.e.s de la majorité comme de l’opposition municipale de l’Île Saint-Denis ont brillé par leur absence.

Si la plupart des habitant.e.s avait déjà quitté les lieux la veille, il restait encore plus de deux cent personnes, aiguillées vers des hébergements en Île-de-France et dans la région de Toulouse. Comme à l’accoutumée, ces hébergements sont précaires et les personnes expulsées seront dans quelques semaines  jetées à la rue.

C’est un immense gâchis. Alors que tous les dispositifs d’accueil d’urgence sont en crise et que des dizaines de milliers de personnes sont à la rue, depuis bientôt trois ans, 300 à 500 personnes avaient trouvé refuge sur ce site.  Grâce à ses habitant.e.s et à l’aide de militant.e.s, notamment de l’Île Saint-Denis, ce solide bâtiment avait été aménagé avec des toilettes sèches, le rétablissement de l’eau et de l’électricité  dans les étages, divers équipements…  Il ne fait aucun doute que la seule échéance qui explique cette expulsion est les jeux olympiques de 2024 et la volonté de « faire le ménage ». Ce bâtiment vide depuis presque 20 ans le sera encore a minima une bonne dizaine d’année, étant compris dans la troisième partie de l’écoquartier de l’Île Saint-Denis, encore dans les limbes. Autant de temps pendant lequel il aurait pu continuer à mettre à l’abri ces personnes.

Les collectifs associatifs et en particulier l’association United Migrants qui les accompagne depuis le début réclamaient  la signature d’un bail précaire, comme l’a fait par exemple  la Métropole de Lyon en 2020 pour les habitant.es d’un bâtiment déjà squatté. Une municipalité ou une communauté de commune qui aurait de l’imagination, de l’initiative et une fibre solidaire sincère aurait pu jouer un rôle de médiation avec le propriétaire. Elle peut encore le faire avec les lieux actuellement occupés ou vides (pavillon Bourgogne, logements de fonction de l’école Langevin, théâtre Nout, entrepôts des Galeries Lafayette…) en particulier pour les lieux dont elle ou d’autres collectivités locales sont propriétaires. A l’heure de l’appel de notre maire à une mobilisation contre l’extrême-droite, nous attendons de sa part des actes forts qui mettent en oeuvre un contre-modèle de société. Pour mettre en cohérence paroles et actes, et manifester même une simple humanité.

L’Île Saint-Denis, le 1er mai 2023.

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