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Solidarité avec les agents municipaux ! Et déjà, réinventons ensemble la cité de l’égalité, de la solidarité et de la beauté.

La nuit dernière la Mairie de l’Ile Saint-Denis a été saccagée, puis brûlée. Les pompiers ont été empêchés d’intervenir par des jets de caillasse et des véhicules incendiés sur le pont de Saint-Denis. Aujourd’hui, les services municipaux sont totalement empêchés de fonctionner et c’est une mauvaise nouvelle pour l’ensemble des îlodyonisien.nes. Nous apportons tout notre soutien aux pompiers qui ont fait leur devoir avec courage, aux élu.e.s qui doivent gérer cette situation difficile et aux agents municipaux qui voient leur lieu de travail détruit, qui continueront à travailler dans des conditions particulièrement dégradées. Courage et toute notre reconnaissance à elles et eux !

Cet événement grave trouve sa place dans la légitime révolte qui s’est déclenchée à la suite de l’homicide volontaire du jeune Nahel lors d’un contrôle de police à Nanterre . Le président de la république a réagi en qualifiant ce meurtre d’ « inexplicable et inexcusable » . Inexcusable, assurément, mais certainement pas « inexplicable ».

Il s’inscrit dans un contexte de dysfonctionnement général des forces de l’ordre de ce pays, de la « gestion » des banlieues populaires à celle des Gilets jaunes, de la répression des manifestations syndicales à celles des mouvement écologistes, à Sainte Soline et ailleurs. Cela fait des décennies que le diagnostic a été dressé pour dire le mépris dans lequel sont tenus les habitant.es des quartiers populaires. Les politiques successives de désertion des quartiers populaires par les services publics, l’amoindrissement des moyens accordés aux municipalités, à la prévention, l’amoindrissement des moyens accordés aux municipalités, à la prévention, le racisme et les discriminations systémiques et d’ Etat n’ont fait que renforcer le sentiment d’exclusion d’une partie de la population n’ont fait que renforcer le sentiment d’exclusion d’une partie de la population.

A Mons en Bareuil, à Nanterre, à Garges-lès-Gonesse, à Lille… les réactions sont similaires : de la violence à l’égard de ce qui est perçu comme des symboles du pouvoir – jusqu’aux équipements publics nécessaires à toutes et tous, comme la mairie de L’Ile-Saint-Denis. Si, face à l’injustice notre culture écologiste nous fera toujours choisir et inciter à la désobéissance civile et à la non-violence, nous constatons que la violence nait du sentiment de ras-le-bol, de l’impression justifiée de n’être jamais entendu. Comme l’a dit Marek Halter, « la violence commence là où la parole s’arrête. » La dénonciation de la maltraitance institutionnelle organisée des quartiers populaires est scandaleusement ignorée.

Les violences policières à l’égard des habitant.es de nos quartiers en constituent une partie non négligeable et trop récurrentes : contrôles au faciès, arrestations brutales, violences racistes allant parfois jusqu’au meurtre de jeunes par ceux-la même qui doivent être les garants de l’ordre et les gardiens de la paix. Les habitant.es de l’Île Saint-Denis n’y échappent pas : rappelons que, il y a peu, c’est dans le quartier sud que se sont déroulés des faits inacceptables. La dénonciation de ces derniers faits devrait être partagée par toutes et tous.

Demain, il faudra se poser les bonnes questions sur les raisons pour lesquelles ce sentiment s’est exacerbé la nuit dernière, loin de tout esprit d’instrumentalisation comme l’a souligné M. Le Maire dans son communiqué de presse, alors que lors des émeutes de 2005 tout était resté calme dans notre commune. Nous ne devons avoir de cesse de travailler collectivement à la construction de réponses concertées, adaptées et innovantes, toutes et tous ensemble, en particulier ceux et celles qui en ont été éloignés de la vie commune, pour réinventer la cité de l’égalité, de la solidarité et de la beauté.

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