Les adhérent.e.s et sympathisant.e.s EELV de l’Île Saint-Denis font des propositions pour le confinement et la suite. Demain se prépare aujourd’hui !
Les Îlodyonisien.ne.s, comme tou.te.s les Françai.se.s, sont confiné.e.s chez eux depuis le 17 mars. Mais à l’image de la majorité de la Seine Saint-Denis, les habitant.e.s des quartiers populaires y cumulent détresse financière et psychologique. Avec les écoles, les crèches, les parcs, squares, lieux de loisirs, la plupart des commerces et services municipaux fermés, et la majorité des activités économiques suspendues, leur vie quotidienne peut cumuler les épreuves : famille à charge, privation de ressources, lieu de vie exigu, fracture numérique empêchant la continuité pédagogique…
Heureusement, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre à l’initiative d’associations ou des services publics (confection de masques en tissu, distribution de paniers, etc.) et il convient de les saluer. Nous disons tout notre soutien à toutes les personnes mobilisées en particulier à L’Île-Saint-Denis : les cabinets médicaux, les personnels municipaux, les associations, La tête dans les nuages et les couturièr.e.s bénévoles, Young charity, le Secours populaire, le Marché rouge et, à travers ces exemples, toutes les initiatives citoyennes et de voisinage dont notre île est si riche depuis toujours… Nous regrettons seulement que ces initiatives ne soient pas plus rendues publiques et que, une fois encore, la municipalité confonde communication électorale et information au public.
En cette période si difficile, il ne s’agit pas de renoncer aux valeurs qui sont les nôtres, notamment en matière d’écologie. Cette crise sanitaire et sociale est aussi la crise d’un système qui a ignoré la nature : comme de nombreux articles de presse et d’études scientifiques le montrent, le saccage de la nature sauvage est une des causes de l’apparition de nouveaux virus, la pollution des camions et des autos a fragilisé les organismes, l’augmentation de la température moyenne de la planète favorise le développement de nouvelles maladies ou la libération d’anciennes bactéries autrefois captives dans le permafrost…
Il ne s’agit donc pas de mettre en place des solutions, même provisoires, qui participent de cette catastrophe.
À titre d’exemple, nous notons avec intérêt que la municipalité a permis la venue d’un revendeur de fruits et légumes à L’Île-Saint-Denis. Il est présent de 8h30 à 13h30 le mardi (esplanade Danielle Mitterrand), jeudi (rue Jean Lurçat) et samedi (place de la Libération). C’est une excellente nouvelle tant l’offre commerciale de produits frais est réduite – d’autant plus avec les mesures de fermeture des marchés alentours.
S’il faut saluer la venue de ce marchand et les prix bas qu’il pratique, nous ne pouvons néanmoins que constater l’absence d’affichage de provenance géographique de ses produits (pour avoir posé la question, nous apprenons que, même en période de confinement, les pastèques viennent… du Pérou !) . Et que sous prétexte de mesures d’hygiène imposées par la situation, un usage exagéré est fait des sacs plastiques à usage unique. Il revient à la mairie d’appliquer son prisme écologique en transmettant un cahier des charges au commerçant.
La communication de la ville annonce le retour d’un “marché” (mesure que nous applaudissons vivement et que nous souhaitons voir pérennisée !). Pour correspondre à ce terme généreux, nous demandons à la municipalité d’envisager la venue d’un.e second.e marchand.e, si possible cette fois un.e producteur.rice, pour une offre alternative avec des produits locaux et/ou bios, toujours de saison. Les personnes venues faire leurs courses ayant déjà appliqué le principe de distanciation sociale, cette mesure ne serait pas incompatible avec le respect des exigences sanitaires et aurait également le mérite de raccourcir le temps à faire la queue.
De plus, nous devons, tout particulièrement en ces périodes de pandémie, veiller à renforcer nos systèmes immunitaires, notamment avec une alimentation qui a conservé tout son apport vitaminique.
Enfin, de nombreux maraîcher.e.s bios ou paysan.ne.s, en Île-de-France ou en proximité (Oise, Orléans, Blois…) sont dans des situations difficiles en raison de la fermeture de leurs réseaux habituels de distribution.
Les faire venir, c’est aussi soutenir une solution à la crise actuelle, en renforçant un modèle vertueux, plutôt que ses causes.
Sur un autre sujet, de nombreu.x.ses habitant.e.s se plaignent des problèmes de salubrité et d’hygiène dans les rues de l’île. De fait, si le ramassage des déchets se poursuit, avec moins de personnel, la présence en continu de toute la population de l’île augmente la production de déchets. La fréquence de ramassage des déchets recyclables par les services de Plaine commune, toutes les deux semaines, était déjà en temps normal insuffisante. Ces jours de confinement, nous pouvons constater que faute de place, de nombreux déchets recyclables sont déposés dans les poubelles de déchets ultimes quand ils ne finissent pas dans la nature.
Nous demandons donc plus que jamais le retour au ramassage hebdomadaire des déchets recyclables.
Notre commune manquant de surcroît de poubelles publiques (y compris de cendriers), des déchets s’accumulent dans les rues, sur les berges ou dans la Seine. Il s’agirait donc de multiplier les messages de civisme, mais aussi d’installer davantage de poubelles et de demander à Plaine Commune de renforcer le service de nettoyage des rues, espaces publics et berges de Seine, quitte à compléter le travail du département et de VNF (Voies Navigables de France).
Alors qu’une partie de la population vit dans la rue – à l’Île Saint-Denis aussi – il nous semble en outre que l’installation de toilettes publiques, en plus de répondre à un devoir d’humanité, pourrait contribuer à résoudre une partie des problèmes d’hygiène.
Par ailleurs, l’idée portée par les associations cyclistes d’aménager des pistes cyclables temporaires pour favoriser les déplacements à vélo à l’issue du confinement fait son chemin : itinéraires sécurisés avec des pistes protégées des voitures, scooters ou motos pour offrir une alternative attrayante aux usagers souhaitant éviter les transports en commun ou la voiture. Cette idée reçoit de plus en plus de soutiens en Seine-Saint-Denis. Nous demandons à la municipalité de la mettre en place sans attendre pour faciliter dès maintenant les circulations douces en demandant au département et à Plaine Commune de réserver une voie de circulation avec un double sens cyclable sur l’ensemble des quais (quai du châtelier, quai de Seine, quai de la Marine), et de ne laisser qu’une voie en sens unique aux voitures. Peut-être serait-ce le début d’une politique cyclable à l’Île-Saint-Denis et Plaine Commune !
Au niveau national, les appels se multiplient pour un monde d’après les leçons de la pandémie radicalement différent de celui d’avant. Il doit en être de même pour l’Ile Saint-Denis. Quelques exemples:
Dans cette crise, le maire et ses équipes n’ont que peu communiqué avec l’opposition répondant de mauvaise grâce aux questions écrites de l’opposition : c’est une autre façon de vivre la démocratie qui doit naître ;
Elle est également le révélateur de ce que:
– l’urbanisme d’entassement des personnes dans de grands ensembles, avec de trop petits appartements et pas assez d’espaces verts n’est pas viable;
– des événements perdus dans leur gigantisme comme les Jeux Olympiques et Paralympiques sont trop incertains pour y indexer l’avenir d’une ville. Il faut revoir la pertinence d’accueillir les JO en 2024 (2025?) et retravailler de fond en comble les constructions et l’aménagement prévus pour le Village Olympique et Paralympique.
– l’appel à la délation entre riverain.es, déjà affiché à coup de panneaux Voisins vigilants, est réactivé à coup de communication municipale papier ou numérique à la faveur de la situation de pandémie. Est-il vraiment nécessaire d’attiser le climat anxiogène et de flatter une suspicion insidieusement destructrice du lien social ?
Dès aujourd’hui, nous appelons à réfléchir ensemble à ce que devra être l’Île Saint Denis du jour d’après.
Et comme en cette période, plus que jamais, nous devons nous soucier des problèmes de santé, d’inégalité et du Jour d’après, voici quelques pétitions que nous vous encourageons à signer :
- Pétition pour des mesures de rattrapage pour le 93 dans cette crise sanitaire (lien)
- Pétition pour un Jour d’Après écologique, féministe et social (à l’initiative d’un collectif de 15 associations et syndicats dont Alternatiba, les Amis de la Terre France, Attac France, la confédération paysanne, la CGT ou la FSU) (lien)
- Pétition « Pour la libération des sans-papiers et la fermeture des centres de rétention » (lien)
Prenez soin de vous, des autres et de la planète !
Les adhérent.e.s et sympathisant.e.s d’EELV à l’Île Saint-Denis
1 réponse sur « A l’Île Saint-Denis : le confinement doit être l’occasion d’un progrès social et écologique ! »
Bonjour
En ce qui concerne le marchand de légumes il y a fort à dire. Les produits sont de très bas de game, les marchands ne portent pas leur masque ou alors au tour du cou (bonjour l’efficacité) et ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’il faut mal manger ! Tout le monde devrait pouvoir avoir l’accès au bio, car il y a beaucoup de primeurs auxquels on pourrait faire appel à proximité.